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JARGON – VS – EINAR

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Einar-Solberg

Einar Solberg

      Aujourd’hui deux grands challengers ayant décidé d’effectuer une brève incursion solo vont s’affronter pour votre bon plaisir, fans de progressif en tout genre.
A gauche, le champion norvégien, plus connu sous le nom d‘Einar SOLBERG, lead vocal des glorieux LEPROUS.
A droite, le héros grec, nommé Jargon KOSMIDIS issus des titans VERBAL DELIRIUM.

Le match va commencer mais pour le moment les deux champions s’observent. Qui va ouvrir les hostilités ? Quelle tactique sera d’usage? La mélancolie, la nostalgie ? Certainement pas car à ce jeu-là, il y aurait match nul illico, tout comme les envolées lyriques que nos challengers pratiquent avec une dextérité hors du commun.

Jargon

Jargon Kosmidis

Attachons-nous dès lors aux particularités de chacune de ses deux excellents albums et plus particulièrement à ce qui les différencient  peu ou prou des créations en groupe de ces deux grands ténors.
Commençons par « The Fading Thought » publié en 2020 et dont le maître d’oeuvre n’est autre que Jargon.
Ici, exit les nappes et autres intrusions synthétiques ou électriques pour laisser place à une ribambelle d’instruments acoustiques et à des mélodies plus frontales qui procurent, comme à 

Couv-Jorg-Einar

l’accoutumée, un panel vertigineux de sensations. On se croirait même par moments dans de la musique de chambre si les démons de  Jargon ne venaient constamment le rattraper et changeaient radicalement la quiétude profonde des morceaux pour nous plonger dans de profonds cauchemars introspectifs éveillés. Le spectre de Verbal Delirium n’est décidément pas loin mais le choix des instrumentations et la place central accordé à la voix et à ses inflexions scéniques le maintient à bonne distance.

Autre atmosphère, un peu plus électrique et groove mais très loin du métal original et des syncopes alambiquées de Leprous, j’appelle « 16 » d’Einar Solberg, sorti en juin 2023.
Après une année bien remplie de tournées en tout genre dans le but de promouvoir le superbe « Aphelion », notre grand show man décide, après de nombreuses collaborations en tous genre (ce qui explique la richesse stylistique de cet album notamment), de tout rassembler en une seule oeuvre, la susnommée « 16 », âge auquel tout peut encore changer selon lui. 

Moins homogène musicalement parlant que son homologue grec, « 16 » cumule bon nombre de styles musicaux comme dit un peu plus haut avec toujours un ou plusieurs points d’orgue qui marquent de vraies ruptures et rappellent que le compositeur n’est pas ami de la mélodie facile,  concevant chaque composition comme une dramaturgie en mouvement et exponentielle.  Ainsi, si certains titres semblent ‘un peu faciles’ de prime abord, d’autres comme « Where all The Twigs Broke », « Grotto » ou encore « The Glass is empty » sauront vous arracher des larmes et un profond malaise, bref du grand art musical!

Einar-Jorg

Alors qui remporte la victoire du meilleur album solo pourriez-vous me demander ?
Bien justement, vous l’aurez compris en parcourant les innombrables qualités de ces deux oeuvres, qu’aucune des deux ne démérite par rapport à l’autre et que dans l’état nous, fans de progressif, avons gagné deux grands albums pour le prix d’un dans un style un peu différent de leur ainé. 

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