Malgré ses relents ‘YES-siens’ et quelques passages flirtant de trop près avec une pop rock ‘FM’, ce « Another World », troisième production studio de Southern Empire, se hisse aux cimes d’un rock progressif foisonnant et lyrique à souhait comme nous l’aimons ici.
Pavé encyclopédique musical de 65 minutes, ce nouvel opus atteste du retour en force du quintet australien, attendu maintenant depuis quatre longues années.

SOUTHERN EMPIRE au complet
'Reaching Out', extrait d' "ANOTHER WORLD"
Une fois passée la demonstration technique du morceau d’ouverture (« Reaching out ») et le tribu payé au mélo-romantisme exalté (« Hold on to me » destiné aux chartes australiens peut-être?), l’auditeur se trouve propulsé dans la cour des grands. Les morceaux de bravoure se succèdent jusqu’à l’explosion finale sous l’égide de « White shadows », pièce épique de 19minutes mélangeant allègrement Symphonie, Jazz, Métal, boucles electro et ritournelles Pop; Un vrai chef d’oeuvre qu’il aurait été préférable de placer en ouverture de l’album, juste pour orienter l’écoute à venir sous de bons auspices. Mais bon, ne boudons pas notre plaisir pour autant car comme vous allez le voir et surtout l’entendre ce « Another World » recèle de nombreuses autres pépites.
En effet, « Face the dawn », « When you return » et « Moving Through Tomorrow » esquissaient déjà à la perfection une oeuvre musicale de très haut niveau que « White Shadows » allait magnifiquement consacrer et conclure.
Oui, prêtez l’oreille au construction musicale de ces quatre compositions basées sur des oppositions flagrantes de style qui finissent par se dissoudre en de superbes mélodies qu’aucun mélomane n’aurait pu prévoir. Choix artistiques très risqué mais terriblement judicieux rendant chaque écoute de cet « Another World » aussi nouvelle que jouissive.
A titre d’exemples, prenons « Face the dawn » et son rythme scandé par des riffs cinglants en opposition totale avec le lyrisme du refrain qui se conclut sur un passage jazz rock des plus étonnants puis, « When You Return » et son rock terriblement binaire qui finit par se dissoudre dans une ballade pop du plus bel effet et pour finir, « Moving Through Tomorrow », construit autour d’une thématique musicale funck-pop-metal imparable traversée par des jingles avec une voix robotique féminine sortie d’un film de science fiction, et vous l’aurez compris, un « ANOTHER WORLD » comme celui-ci on en voudrait tous les jours !
Et comme le rock progressif australien, c’est un peu terrain incognita chez nous, voici quelques artistes que nous apprécions tout particulièrement chez RockProgElegie.